SECONDE MOITIE DU XVI" SIECLE 263

reste à la tète de l'atelier de tapisserie de 1587 à 1621. Vers la fin du xvi⁰ siècle, une douzaine d'ouvriers travaillent sous ses ordres. Un nombre aussi restreint de tapissiers ne saurait suffire à des commandes de quelque importance. Qu'est-ce" qu'un semblable atelier en regard des milliers d'ouvriers de Bruxelles et d'Audenarde?

Mais l'Italie, comme on l'a déjà dit, a conservé avec grand soin les archives de ses modestes manufactures. Aussi connait-on, année par année, le nombre et le titre des pièces sorties de l'établissement grand-ducal. C'est, en 1590, une tenture destinée à l'Espagne, avec les figures allégoriques de Florencé et de Sienne; en 1592, une Histoire cles Doara, en six sujets; de 1593 à 1597, un ornement d'autel complet, comprenant chape, chasuble, tunique et dalmatique, sur lequel est retracée toute l'iconographie religieuse de l'Ancien et du Nouveau Testament. Offert au pape Clément VIII, cet ornement fait encore partie du trésor pontifical. En même temps les tapissiers de Florence terminent trois pièces de l'Histoire de Niobé (1594), douze espaliers de VHistoire d'Alexandre (1595), commandés pour Venise; une Histoire da saint Sacrement, en quatre sujets (1596-98); une Histoire du Christ (1599-1600). Six panneaux de cette suite, exposés dans la galerie des Arazzi, à Florence, donnent la plus triste idée de la dégénérescence du goût italien. Combien sont supérieures les œuvres' de la mème époque sorties des fabriques flamandes ou françaises! Les dernières années du règne de Ferdinand I-- produisent encore une Histoire de Scipion, en sept pièces (1604), et un Portement de croix (1605). Bientôt un tapissier français, un Parisien, fera un énergique effort pour rendre un peu de vie à l'atelier de Florence. Tentative infructueuse! Les essais, ayant pour but de multiplier les ateliers de haute lice sur divers points de l'Italie, n'aboutiront qu'à démontrer l'impuissance de ce pays à faire vivre cette industrie avec ses propres ressources et sans le secours des étrangers.



	SECONDE MOITIE DU XVI" SIECLE 263 reste à la tète de l'atelier de tapisserie de 1587 à 1621. Vers la fin du xvi⁰ siècle, une douzaine d'ouvriers travaillent sous ses ordres. Un nombre aussi restreint de tapissiers ne saurait suffire à des commandes de quelque importance. Qu'est-ce" qu'un semblable atelier en regard des milliers d'ouvriers de Bruxelles et d'Audenarde? Mais l'Italie, comme on l'a déjà dit, a conservé avec grand soin les archives de ses modestes manufactures. Aussi connait-on, année par année, le nombre et le titre des pièces sorties de l'établissement grand-ducal. C'est, en 1590, une tenture destinée à l'Espagne, avec les figures allégoriques de Florencé et de Sienne; en 1592, une Histoire cles Doara, en six sujets; de 1593 à 1597, un ornement d'autel complet, comprenant chape, chasuble, tunique et dalmatique, sur lequel est retracée toute l'iconographie religieuse de l'Ancien et du Nouveau Testament. Offert au pape Clément VIII, cet ornement fait encore partie du trésor pontifical. En même temps les tapissiers de Florence terminent trois pièces de l'Histoire de Niobé (1594), douze espaliers de VHistoire d'Alexandre (1595), commandés pour Venise; une Histoire da saint Sacrement, en quatre sujets (1596-98); une Histoire du Christ (1599-1600). Six panneaux de cette suite, exposés dans la galerie des Arazzi, à Florence, donnent la plus triste idée de la dégénérescence du goût italien. Combien sont supérieures les œuvres' de la mème époque sorties des fabriques flamandes ou françaises! Les dernières années du règne de Ferdinand I-- produisent encore une Histoire de Scipion, en sept pièces (1604), et un Portement de croix (1605). Bientôt un tapissier français, un Parisien, fera un énergique effort pour rendre un peu de vie à l'atelier de Florence. Tentative infructueuse! Les essais, ayant pour but de multiplier les ateliers de haute lice sur divers points de l'Italie, n'aboutiront qu'à démontrer l'impuissance de ce pays à faire vivre cette industrie avec ses propres ressources et sans le secours des étrangers.